70 féminicides en 2019 : non-assistance à personne en danger
70 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex conjoint depuis janvier. C’est 70 femmes de trop, 70 meurtres qui auraient pu être évités. Pour qu’il n’y en ait pas une de plus, Osez le Féminisme ! appelle à rejoindre le collectif des proches de victimes de féminicides, au rassemblement organisé samedi 6 juillet, Place de la république à Paris, à 17h.
70 femmes assassinées depuis janvier 2019, c’est un féminicide, un meurtre de femme parce qu’elle est femme, tous les 2 jours et demi. En 2017, elles étaient 130, en 2016 123 : Il est temps que ce décompte macabre cesse et que des mesures soient prises : la responsabilité des pouvoirs publics est engagée, il y a non-assistance à personne en danger.
Ce ne sont pas des faits divers, ce ne sont pas des accidents, encore moins des “crimes passionnels” : c’est bien le machisme qui tue. Les violences machistes ne sont pas le propre d’une culture, d’une religion, d’un milieu social, d’une famille ou d’une histoire personnelle. Les filles et les femmes subissent des discriminations et des violences en raison de leur sexe dans tous les pays du monde. Les féminicides découlent directement de ces discriminations et de ces violences. Nous savons qui sont les meurtriers, nous savons comment prévenir ces violences, maintenant il faut que le Gouvernement agisse.
“Protégez-les”, c’est le cri de colère de ce collectif de proches et familles de victimes de féminicides, rejoint par de nombreuses associations féministes dont la Fondation des Femmes, En avant toute(s), le CFCV, le FIT – une femme un toit, ainsi que Osez le Féminisme !
Parce que ces meurtres ne sont pas une fatalité : ils peuvent être empêchés, ces femmes protégées et les hommes violents arrêtés.
Nous attendons du Gouvernement et du Président de la république des mesures immédiates et de grande ampleur. Emmanuel Macron a fait des violences contre les femmes la priorité de la première année de son quinquennat, sans augmenter le budget alloué à la lutte contre les violences masculines. En Espagne, depuis 2004, des mesures pionnières – et surtout d’importants moyens financiers – ont été déployées, et soutenues par les gouvernements successifs. Elles ont permis de baisser drastiquement le nombre de féminicides.
-
une augmentation conséquente du budget dédié à la lutte contre les violences conjugales, notamment en destination des associations d’accompagnement et d’hébergement. Actuellement de 79 millions d’euros, le rapport “Où est l’argent contre les violences faites aux femmes ?” estime entre 500 millions et 1 milliard d’euros annuels le budget minimum nécessaire pour un parcours adéquat de sortie des violences ;
-
un plan d’urgence de formation obligatoire pour tou·te·s les professionel·le·s au contact de femmes victimes de violences : policiers, gendarmes, magistrat·e·s, médecins, ….les femmes ne doivent plus être culpabilisées ou découragées de porter plainte mais conseillées et accompagnées ;
-
la généralisation, sur tout le territoire, des dispositifs de protection et d’éloignement qui ont fait leurs preuves : ordonnances de protection, mesure d’éviction du conjoint violent, téléphone grave danger et bracelet électronique ;
-
la mise en oeuvre de mesures de prévention, dès le plus jeune âge.
Pour Osez le Féminisme !, mettre fin aux violences masculines contre les femmes et aux féminicides est la première de toutes les batailles : nous serons place de la république samedi à 17h pour rappeler que le machisme tue et dire stop aux féminicides.
Retrouvez le site de la campagne lancée par Osez le Féminisme ! en 2014 “Reconnaissons le féminicide” : http://reconnaissonslefeminicide.olf.site
Retrouvez l’appel du collectif des proches et familles des victimes de féminicides
Venez au rassemblement le samedi 6 juillet à 17h place de la République à Paris.